Rencontre avec Milorad Dodik - Président des Serbes de Bosnie

L’occasion m’a été donnée de rencontrer - lors de son passage à Paris le 11 avril 2024 - monsieur Milorad Dodik, Président des Serbes de Bosnie – la Republika Srpska.

Une « administration internationale » depuis 30 ans…

Il a expliqué, devant une assemblée franco-serbe, la réalité de ce qui se passe depuis 30 ans à 1500 kms de Paris, dans l’indifférence totale des populations européennes et des Français en particulier, confinés dans un discours convenu par les technocrates de Bruxelles et leurs amis américains.

Il a expliqué la réalité quotidienne dans cette région de l’ex-Yougoslavie, nommée il y a 30 ans Bosnie-Herzégovine pour occulter la présence des Turcs à 1500 kms de Paris.

Dans cette région, où les Serbes étaient les plus nombreux devant les Croates et bien loin devant les bosniaques musulmans (héritiers d’un comptoir turc), les commissaires politiques européens et américains ont fabriqué un « État nouveau » - la Bosnie Herzégovine – où la majorité est constituée maintenant par les musulmans bosniaques et où les minorités sont devenues les Croates et enfin les Serbes (1.1 million de personnes).

Et un « proconsul allemand » tout puissant…

Le Président Milorad Dodik a expliqué comment un Allemand, nommé par une « administration internationale », se comporte en « proconsul » de la Bosnie-Herzégovine, aidé de 3 juges étrangers à la région et de 2 juges musulmans pour faire la Loi sous l’appellation de « Haute Autorité » et au passage persécuter les représentants serbes…

Milorad Dodik a rappelé comment l’OTAN a bombardé à 3 reprises les Serbes en 1995 - sans l’aval de l’ONU qui était censé chapeauter l’action internationale dans la région – ce qui a, dit-il, laissé « une trace indélébile » chez les Serbes.

C’est pour cela que le Président Dodik accuse les Européens et les Américains d’un « double langage » sur le Kosovo et sur les Serbes de Bosnie, pointant par exemple les Allemands qui, en ce moment-même, sponsorise à l’ONU une démarche pour faire qualifier le peuple serbe de « peuple génocidaire » (oubliant au passage d’évoquer les 3500 Serbes exécutés autour de Srebrenica)  ! L’éternel double langage allemand…Une démarche allemande qui n’est pas faite pour apaiser les esprits.

« Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent » disait Jacques Chirac passé maitre dans ce domaine.

Un territoire aux multiples ressources

Au plan économique, le Président Dodik a rappelé que la région de Banja Luka bénéficiait d’un PIB fort, d’une grande dynamique entrepreneuriale, d’un endettement très faible, d’un sous-sol riche et d’un taux d’imposition de 10%, mais d’un grand besoin d’investissements en équipements et en infrastructures routières.

Alors que le proconsul allemand favorise les groupes allemands dans la région (classique), le Président Dodik a dénoncé la grande hypocrisie des Européens et du gouvernement français qui freinent la présence de banques françaises et d’investisseurs français dans la région.

La confiance malgré tout dans l’Avenir

Se voulant optimiste, malgré les tentatives permanentes de déstabilisation menées par les musulmans de Bosnie-Herzégovine, le Président Dodik se dit confiant dans l’avenir car, dit-il, « le temps travaille pour nous ».

Et d’ajouter « qu’il ne cherchera pas la confrontation et le conflit, mais qu’il attend le bon moment pour demander soit l’autonomie de la « Republika Srpska » soit son rattachement à la République Serbe ».

A suivre donc… Alain Establier

Pour bien comprendre ce qui s’est réellement passé il y a 30 ans en Europe et pour fendre l’omerta officielle, on peut lire un remarquable article de Jacques Hogard et Patrick Barriot, « de retour de Sarajevo et Banja Luka », paru dans Causeur en janvier 2023 : https://www.causeur.fr/retour-de-sarajevo-252944