Une entreprise du numérique qui repasse sous pavillon français, voila qui n’est pas commun….!

SDBRNews : Qu’est-ce qu’Atempo ?

Luc d’Urso : Atempo est un groupe français constitué de deux entités, Wooxo et Atempo, le tout réalisant 20 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 200 collaborateurs. J’ai créé Wooxo en 2010, Atempo ayant plus d’ancienneté puisqu’elle a été créée en 1991. Atempo a été pendant six ans sous contrôle américain et Cyprien Roy et moi-même l’avons racheté en août 2017. Le groupe Atempo a été labellisé par « La French Tech » comme étant une entreprise à potentiel d’hyper-croissance. Atempo fait de la protection de données au sens large ; les trois solutions que nous proposons concernent la sauvegarde informatique (y compris la résilience), l’archivage (conservation de documents sur tous supports) et le mouvement de données entre différents stockages.

SDBRNews : Une entreprise du numérique qui repasse sous pavillon français, voila qui n’est pas commun….!

Luc d’Urso : En effet et il faut le souligner car c’est un sujet qui me tient vraiment à cœur. Le constat de la dépendance de l’Europe, et de la France en particulier, est consternant. En matière de hardware, le matériel (disques durs, cartes mères, etc.) n’est plus que chinois, puisque même les américains fabriquent en Chine ; en outre, il n’y a plus dans le monde que deux vrais fabricants de disques durs, ce qui pose un vrai problème de dépendance (100%) et de non concurrence, mais aussi un risque de défaut d’approvisionnement qui n’est pas suffisamment pris en compte par les gouvernements. Sur l’hébergement, nous avons quelques champions (OVH, Jaguar Network) qui n’ont ni la taille des champions américains ni la taille des chinois comme Alibaba ou Tata, qui seront bientôt plus grands qu’Amazon. Or nos données sont massivement stockées sur ces data centers. En matière de Télécoms, nous prenons la même voie avec la dépendance à Huawei. Quant à la couche software de la cybersécurité, nous avons une très grosse dépendance aux solutions américaines, avec un taux de pénétration sur les marchés publics français de 96% ! Certes, Microsoft pèse une grosse part de ces 96% mais c’est loin d’être la totalité des solutions américaines utilisées dans l’administration française. Cette dépendance totale en matière de sécurité est très inquiétante pour notre modèle de société.

SDBRNews : Pouvez-vous expliquer ce que vous entendez par mouvement de données ?

Luc d’Urso : Le mouvement massif de données est apparu avec l’avènement du Big Data. On mouvemente les données entre les différents stockages : sur site, dans le Cloud, entre des stockages hybrides, des stockages multipoints, des fichiers sur les postes mobiles, etc. Notre métier de « migration de données » permet de rapatrier de très gros volumes de données là où réside le besoin de les traiter et de les amener au plus proche de la puissance de calcul. Ce sont des applications qui se trouvent sur toute la chaine traitant du Big Data : Banque, Finance, Assurance, Santé, Medias, Sciences de la Vie, Smart City (capteurs, biométrie, reconnaissance faciale), etc. Toutes ces données doivent être stockées sur de très longues périodes (par exemple des millions de données de climatologie) pour pouvoir faire des études et des simulations, mais aussi pour alimenter le « Machine Learning ».

SDBRNews : Parlez-nous de votre label « utilisé par les armées françaises »…

logo-atempo-1.png

Luc d’Urso : Le Ministère français des Armées a décerné à Atempo le label « utilisé par les armées françaises » pour ses solutions : Lina (Live Navigator), Tina (Time Navigator) et Miria (Miria for Migration). Ce label, prévu dans le cadre du Plan Action PME lancé en mai 2018, est destiné à être un outil d’aide à l’Export. Le label "utilisé par les armées françaises" témoigne de la mise en service et de l’utilisation des solutions Atempo (Tina, Lina et Miria) par les armées françaises : Tina (Time Navigator) est notre solution de sauvegarde et de restauration des applications et serveurs, physiques et virtuels ; Lina (Live Navigator) est notre solution de sauvegarde en continu des postes de travail fixes et portables, et grande flotte de portables VIP ; Miria for Migration est une nouvelle plateforme logicielle dédiée à la migration, à la sauvegarde et à l’archivage de grands volumes de données non structurées. Ces logiciels s’inscrivent dans le dispositif de protection informatique des Armées depuis plusieurs années et nous travaillons avec la DIRISI pour cela. Ce label est un gage de robustesse de nos solutions et de qualité du code en termes de « cybersécurité by design ». Il y a une volonté de l’Etat français de créer un socle interministériel de solutions souveraines et, compte tenu du niveau d’exigence légitimement très élevé des forces armées, ce label conforte nos clients existants dans la pertinence de leur choix et offre un gage de qualité à nos clients potentiels, en France ou à l’Etranger. Nous sommes très présents dans le monde des entreprises de défense et dans les ministères régaliens.  

SDBRNews : Serez-vous exposant au FIC 2020, à Lille à partir du 28 janvier ?

Luc d’Urso : Oui, bien sûr ! Nous y serons sur le village Hexatrust. Nous pourrons ainsi montrer notre savoir-faire à des prospects venus d’Europe car nous y avons une volonté de développement. Mais nous avons aussi une stratégie de développement plus lointain, grâce à des partenariats noués avec des constructeurs aux Etats-Unis et en Chine, qui vont embarquer nativement nos solutions, ce qui devrait renforcer notre présence dans les zones asiatiques et américaines.

https://fr.atempo.com

 Crédits photos: Atempo