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Le Conservatoire du Patrimoine ARQUUS

Une aventure patrimoniale unique

Le 17 juin 2021, Arquus a inauguré son Conservatoire du Patrimoine à Garchizy dans la Nièvre. Cette journée a marqué le lancement d’une aventure patrimoniale unique, consacrée à la mémoire militaire et industrielle.

Le Fonds de dotation d’Arquus pour le Patrimoine a été créé il y a un an avec pour objectif de mettre en place le Conservatoire d’Arquus. Il s’agit d’inventorier, répertorier, contextualiser, mettre en valeur et présenter les objets, documents et véhicules constituant l’histoire d’Arquus ou des marques historiques qui font partie de l’héritage de l’entreprise. Ce Conservatoire rassemble d’ores et déjà plus de 70 véhicules militaires issus des collections d’Arquus, mais aussi de dons et de partenariats.

Emmanuel Levacher

Pour l’inauguration du 17 juin, Emmanuel Levacher, Président d’Arquus, a reçu des personnalités des mondes civil et militaire et de l’Administration sur le site du Conservatoire des Trois Glorieuses, au Centre de Maintien en Condition Opérationnelle (CMCO) à Garchizy (58).

Emmanuel Levacher en inaugurant ce Conservatoire a déclaré : «  Il s’agit de s’appuyer sur notre Patrimoine pour se projeter vers l’Avenir. A Garchizy, l’acte 1 de la Fondation réside dans cette inauguration. L’acte 2 consistera à réparer les véhicules endommagés que nous avons pu récupérer pour les montrer aujourd’hui. Ensuite nous souhaiterions accueillir d’autres véhicules pour compléter l’histoire de ce Patrimoine. Et puis, un jour peut-être, nous accueillerons volontiers le Grand Public pour faire partager notre histoire et, pourquoi pas, dans le cadre d’un parcours du Patrimoine militaire de la région… ».

La culture des racines du Groupe Arquus

Ce Conservatoire s’inscrit au sein d’un vaste projet de culture des racines du Groupe Arquus et de ses marques historiques les plus prestigieuses : Panhard, Renault, Berliet, ACMAT, Auverland entres autres. Le Conservatoire est alimenté par les sites industriels actuels d’Arquus :

Arquus Garchizy - La Place d’Armes

  • Marolles-en-Hurepoix, site historique de Panhard, avec notamment les AML, EBR, VBL ;

  • Saint-Nazaire (Le Point du Jour), site historique d’ACMAT avec les VLRA ;

  • Limoges, site de production de moteurs militaires depuis les années 30, puis site de production notamment des VAB et des GBC180 de l’armée de Terre.

Le Conservatoire est nourri par des fondations, des musées, mais aussi par des collectionneurs privés.

Le défi consiste à rassembler dans un premier temps des véhicules de l’après Deuxième Guerre mondiale, en service ou non dans les forces armées françaises et étrangères, comme l’EBR, l’AML, le VAB ou encore le camion GBC 8KT. Dans un deuxième temps, le Conservatoire s’est donné comme objectif de rechercher des véhicules plus anciens, à roues ou à chenilles, appartenant à son patrimoine historique. Certains de ces véhicules, appartenant au Musée des Blindés, ont été présentés le 17 juin devant les locaux du Conservatoire, ainsi le FT, char de la Victoire en 1918, le char Somua, la chenillette Renault UE35 ou le char B1Bis.

Des fonds, des legs et des dons

VBL Panhard équipé de Mistral MBDA

Un Fonds de dotation du Patrimoine Arquus a été créé en vue de recueillir des fonds, legs ou mises à disposition, au titre de la loi sur le mécénat (1983) pour soutenir la démarche d’Arquus au profit du Patrimoine. C’est à ce titre que le Conservatoire a pu réaliser des travaux d’aménagement en vue de l’exposition du 17 juin, et recevoir des dons et prêts de véhicules qui faisaient défaut à sa collection. Ainsi le Conservatoire abrite-t-il d’ores et déjà une dizaine de véhicules du Musée des Blindés (Saumur) mis à disposition par l’armée de Terre, la collection Paul Legueu, don de la famille du fondateur d’ACMAT et un VLRA mis à disposition par M. Fortin, collectionneur privé. Deux tourelles, la tourelle Mistral offerte par MBDA et la tourelle 25 mm cédée par John Cockerill rejoignent la collection respectivement sur un VBL et le CRAB. Le véhicule le plus ancien de cette exposition est un Berliet CBA de 1916, mis à disposition par la Fondation Berliet, de même qu’un GBC 8KT issu de son Conservatoire du Montellier (69).

Cette inauguration a été aussi l’occasion de présenter une exposition de l’Association Renault-Histoire, consacrée à la vie des usines Renault de Boulogne Billancourt pendant la Première Guerre mondiale.

Le site du Conservatoire du Patrimoine Arquus

Sur le site des Trois Glorieuses, au nord de l’usine Arquus de Garchizy (Nièvre), trois bâtiments situés autour d’une Place d’Armes ont été divisés en cinq halls portant le nom de fondateurs ou d’ingénieurs visionnaires de l’histoire d’Arquus :

Arquus Garchizy - EBR de Panhard

  1.  Louis Renault (1877-1944) : inventeur, pilote de course et chef d'entreprise français, fondateur de l’empire industriel Renault. Les usines Renault seront au cœur de l’effort de guerre (14-18) et produiront 500.000 pièces de fusil, 8,6 millions d’obus (75 et 155 mm), 5,5 millions de fusées et détonateurs, 1000 canons, 13.500 moteurs, 1500 avions, sans compter plus de 20.000 véhicules et 2200 chars FT.

  2. René Panhard & Émile Levassor : René Panhard est né le 27 mai 1841 à Paris. Issu d’une famille de voituriers et carrossiers bretons, il intègre l’École centrale où il rencontre Émile Levassor, qui deviendra son futur associé. A la mort de René en 1908, Panhard est le premier constructeur automobile français. Pendant la Grande Guerre, Panhard & Levassor produit des camions et des automitrailleuses pour l’armée française. Panhard développera par la suite des engins emblématiques comme l’AMD 178, l’EBR et le VBL.

  3. Marius Berliet (1866 – 1949) est le fondateur de Berliet, entreprise emblématique de conception et de production de camions. En 1974, Berliet rejoint la Régie Nationale des Usines Renault qui fusionne ensuite avec Saviem pour devenir RVI (Renault Véhicules Industriels) en 1978, puis Renault Trucks en 2002. L’héritage Défense de Berliet se retrouve avec Arquus à partir de 2018.

  4. Paul Legueu (1928-1998) est le fils de René Legueu, fondateur des Ateliers Legueu de Meaux (ALM) en 1948 qui fabrique des camions spéciaux toutes roues motrices pour Panhard, avant de se lancer dans la production de ses propres véhicules tout-terrain. En 1966, Paul Legueu déménage l’entreprise de son père à Saint-Nazaire et crée les Ateliers de Construction Mécanique de l’Atlantique (ACMAT). Il transforme les VCOM (Véhicules de Combats d’Outre-mer) en VLRA (Véhicules de Liaison de Reconnaissance et d’Appui), véhicules particulièrement adaptés aux besoins des troupes d’outre-mer, des forces spéciales et des jeunes armées issues de la décolonisation. Le génie de Paul Legueu a permis de révolutionner la prise en compte concrète des problématiques du soutien. Il a conçu ses véhicules comme modulaires permettant l’interchangeabilité des organes et des pièces de rechange pour sa gamme de véhicules : un châssis 4x4 ou 6x6 pouvant accueillir des versions interchangeables telles que des shelters, des systèmes d’armes, etc.

  5. Louis Delagarde (1898-1990) est un ingénieur français travaillant chez Panhard, inventeur de l’EBR. En 1938, il est à l’origine de l’AM201, prototype révolutionnaire de 8x8 de reconnaissance à quatre roues rétractables, qui conduira après-guerre à la mise en service du légendaire EBR (Engin Blindé de Reconnaissance) de Panhard.

Le conservatoire au sein de la vie de l’entreprise Arquus

Arquus - VLRA ACMAT

Pour Grégoire Verdon, Secrétaire Général du Fonds de dotation : « Il était indispensable d’associer les collaborateurs d’Arquus à cette aventure car c’est un projet qui peut fédérer de nombreux passionnés et leurs innombrables compétences. Il y a de nombreuses possibilités dont la restauration de véhicules, qui nécessitera de nombreuses heures de travail bénévole. Nous sommes en train de réfléchir à la création, dès que possible, d’associations sur tous nos sites industriels ou tertiaires. Il y a aussi la fabrication de maquettes ou de dioramas, l’exploitation des archives, la communication, tous domaines dans lesquels l’apport de la connaissance de nos collaborateurs est on ne peut plus précieuse ».

Le Conservatoire sera désormais ouvert sur rendez-vous, en attendant une future évolution vers l’accueil au public dans les années à venir.

 https://www.arquus-defense.com

 Crédits photos : Arquus & Alain Establier